Tout savoir pour bien exposer une photo !
Trucs et Astuces de Photographe
De quoi on parle, exactement ?
Avant de bien exposer une photo, il faut comprendre l’exposition, et parler de lumière. Vous le savez probablement, le terme “photographie” vient du grec. Il est dérivé des mots “photos” (φῶς), qui signifie “lumière”, et de “graphein” (γράφειν), le verbe signifiant l’acre d’écrire, ou de dessiner.
Photographier, c’est donc dessiner, ou écrire, avec la lumière.
De la même façon que vous gérez la quantité d’encre lorsque vous dessinez, ou que vous sélectionnez la taille de votre police lorsque vous écrivez un texte, il est impératif de gérer la quantité de lumière en photographie.
Si vous en avez trop, votre photo sera trop claire, on dira qu’elle est “sur-exposée”. C’est ce qui vous arrive quand vous regardez une lumière trop vive de face. Vous êtes éblouis, et vous avez l’impression de ne voir que du blanc.
Logiquement, s’il n’y en a pas assez… Votre photo sera sombre, et donc “sous-exposée”. Dans notre vie quotidienne, ça arrive tous les jours, enfin… Toutes les nuits ! Nos yeux ne sont pas assez performants et nous avons beaucoup de mal à voir le pied de la table avant que notre orteil ne tape dedans !
Bien exposer une photo, c’est donc réguler la quantité de lumière que l’on utilise. Cela permet d’avoir une photo agréable à regarder, ni trop claire, ni trop sombre !
Quels outils utiliser pour bien exposer une photo ?
Tous les appareils photos fonctionnent avec les mêmes réglages, et ils sont au nombre de trois.
Ni plus, ni moins.
Dans de rares, certains réglages seront “fixes”, et vous ne pourrez pas influer dessus, mais nous allons considérer que ce n’est pas le cas pour nous !
Sur ces trois réglages, deux sont mécaniques. Il s’agit de la vitesse d’obturation, et de l’ouverture du diaphragme. Le troisième dépend de notre surface sensible, et s’appelle donc…
La Sensibilité ISO
La sensibilité, comme son nom l’indique, est la capacité du capteur (ou la pellicule) de notre appareil à capter la lumière.C’est exactement la même chose que notre sensibilité au froid : certaines personnes seront en pull lorsqu’il fait 18°, alors que d’autres seront toujours en t-shirt à 10° ! Une surface très sensible à la lumière l’enregistrera plus vite, et donnera donc une image plus claire qu’une surface peu sensible.
En argentique, cette valeur était fixe pour votre pellicule, et la sensibilité était la même pour toutes les images de votre film. Les grains d’argent sur les pellicules sensibles étaient plus gros, ce qui permettait à un grain unique de capter plus de photons ! Dans les appareils numériques, la sensibilité est une amplification électronique, et peut donc être changée avant chaque image.
La vitesse d’obturation
La vitesse d’obturation correspond à la durée pendant laquelle votre appareil reste “ouvert”, et donc le temps pendant lequel il va capter la lumière. J’utilise souvent l’analogie du robinet : si vous voulez remplir un seau d’eau, vous allez laisser le robinet ouvert plus longtemps que si vous remplissez un verre.
C’est la même chose ici. Pour avoir beaucoup de lumière, il va falloir laisser l’appareil ouvert plus longtemps que si vous en voulez peu !
Ce temps d’obturation, aussi appelé “durée d’exposition”, est généralement extrêmement court, et il est donc exprimé en fractions de secondes ! On utilise généralement des vitesses allant de 1/100s, un centième de seconde, à 1/1000s, un millième de seconde, qui est dix fois plus court ! Cependant, d’autres utilisations peuvent nous amener à utiliser des vitesses plus rapides, ou au contraire beaucoup plus lentes, qui se comptent alors en secondes. Les appareils modernes vont généralement de 30 s à 1/8000s, afin de permettre la plus grande finesse de réglage !
L’ouverture du diaphragme
Plus communément appelée “ouverture”, c’est souvent le réglage qui amène le plus de confusion !
En effet, sa notation est différente, elle n’a pas d’unité claire (on pourra en rediscuter, mais c’est trop avancé pour cet article !), et elle ne progresse pas de façon très logique !
Mais commençons par définir ce qu’elle est. L’ouverture est en fait la taille du trou par lequel on laisse entrer la lumière. C’est la seule chose simple avec l’ouverture, mais plus le trou est petit, et moins la lumière passe ! Si on reprend notre analogie de salle de bain, un robinet avec un diamètre de 2cm laissera couler beaucoup plus d’eau, sur un temps donné, qu’un robinet avec un diamètre de 1cm.
L’ouverture est symbolisée par un chiffre, qui va habituellement de 1,4 à 22. Plus le chiffre est petit, et plus l’ouverture est grande (je vous avais prévenu !), et plus la lumière passe.
On la note de cette façon : f/1.4.
Des réglages pour bien exposer une photo, mais pas uniquement !
La photo c’est comme la vie, ce n’est ni tout noir, ni tout blanc !
Chacun des réglages dont nous avons parlé a une autre influence sur le résultat des photographies.
Je ferais un article détaillé sur chacun d’entre eux pour rentrer dans les détails, mais il est important de connaitre les effets associés à ces réglages. En effet, il est presque impossible de faire une bonne photo sans les maitriser et les prendre en compte !
Le grain et le bruit !
L’augmentation de la sensibilité fait augmenter la présence d’artefacts, plus ou moins appréciés. Nous l’avons vu, du temps de l’argentique, la sensibilité était augmentée en augmentant la taille des grains d’argent photosensibles.
De ce fait, les images n’étaient plus composées de tout petits points plus ou moins clairs, mais de points plus grossiers, que l’on appelait le grain. Certaines pellicules très sensibles étaient reconnaissables entre toutes, et ont acquis une renommée grâce à cela. Les photographes jouaient avec ce grain, et l’utilisaient pour définir leur style.
Aujourd”hui, la sensibilité est faite via une amplification numérique du signal. Oui, c’est beaucoup moins magique que de parler de grains d’argent réagissant à la lumière, mais c’est comme ça ! L’effet d’une haute sensibilité, et donc d’une forte amplification, est moins glamour aussi. En amplifiant le signal, on amplifie également tous les artefacts et tous les défauts numériques. Cela crée une multitude de petits points colorés, plutôt disgracieux. Les techniques de traitement d’image permettent de réduire cet effet, mais au détriment d’autres aspects de l’image. Certaines nuances, des petits détails tels que le grain de la peau peuvent disparaître.
Flou de mouvement !
Lorsque l’on parle de la vitesse d’obturation et ses effets, on retrouve le côté poétique de la photographie ! Que ce soit en argentique ou en numérique, il n’y a aucune différence. Un temps de pose long, donc une vitesse lente, permet de capter un mouvement. Si vous photographiez quelqu’un qui vous salue de loin, par exemple, entre le moment où l’obturateur s’ouvre et celui où il se ferme, la main de votre sujet aura bougé.
Sur la photographie, cela se traduira par une main et un bras flous. Dans ce cas ce n’est pas très intéressant, mais si vous voulez transmettre le mouvement de l’eau d’un ruisseau par exemple, la pose longue sera idéale.
À l’inverse, une vitesse très rapide permettra de “figer” un mouvement, ce qui est extrêmement pratique pour du sport par exemple. Cela permet de mettre en valeur les muscles tendus, les gouttes de sueur qui volent, et la grimace d’un coureur de 100m un instant avant son arrivée !
Profondeur de champ !
L’ouverture permet de générer une différente forme de flou, liée à la zone de mise au point.
Lorsque vous faites la mise au point, vous définissez un “plan net”. Plus on s’éloigne de ce plan, que ce soit vers l’appareil ou au loin, plus l’image est floue, ce qui permet d’isoler graphiquement votre sujet.
La profondeur de ce plan net, et donc la quantité d’éléments qui seront nets, est appelée la profondeur de champ, et elle dépend principalement de l’ouverture.
Une grande ouverture, entre f/1.4 et f/2.8, donnera une profondeur de champ très courte, parfaite pour un portrait de mariage par exemple.
Une petite ouverture, entre f/8 et f/22, donnera une longue profondeur de champ. Tout ou presque sera net sur votre photo, ce qui est très recherché pour un paysage !
Faut-il utiliser tous ces réglages pour bien exposer une photo ?
Oui… Et non !
Ces réglages sont les trois qui permettent d’influencer sur l’exposition d’une photographie.
On appelle cela “le triangle d’exposition”, donc vous avez une illustration ci après.
Je trouve cette image plus claire que celles présentant l’ensemble via un triangle réel. Ici, si vous amenez votre réglage vers la droite (f/1.4, 1/2s, 25600 iso), vous apporterez plus de lumière. Si vous allez vers la gauche (f/32, 1/1000s, 50 iso), vous assombrirez votre image.
Si votre photo est correctement exposée avec les valeurs médianes du graphique (f/8, 1/60s, 800 iso), vous pouvez obtenir la même exposition en décalant un réglage vers la droite, et un autre vers la gauche. Par exemple une ouverture à f/4 et une vitesse à 1/250 donneront le même résultat.
Chaque choix permettant également de modifier l’aspect esthétique de votre photographie, il vous faudra jongler avec tout ça pour obtenir le résultat parfait !
Vous pouvez également “fixer” deux paramètres, et utiliser le troisième pour faire varier l’exposition. Si vous voulez que l’ouverture et la sensibilité ne bougent pas pour conserver votre profondeur de champ, vous pouvez faire varier la vitesse d’obturation uniquement pour modifier votre exposition. Une vitesse plus lente rendra une image plus claire, et vice versa. Votre appareil est capable de le faire tout seul, et c’est un bon moyen de se familiariser avec tout ça !
Et ça tombe bien, on en parle au prochain épisode !
Maintenant que vous savez quels sont les réglages à utiliser pour bien exposer vos photos, il va falloir découvrir comment votre appareil vous permet de jouer dessus ! C’est pour ça que le prochain article de cette série vous parlera de mode automatique, de mode manuel, et de tout ce qu’il y a entre les deux ! Vous en retrouverez le lien, dès qu’il sera publié, sur la page d’accueil de la formation, ici !
J’espère que ça vous a plu ! Si c’est le cas, dites-le-moi et partagez l’article ! Si j’ai oublié quelque chose, ou qu’une question persiste, posez-la dans les commentaires.
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